RD Congo – élections: L’Union Européenne et ses Etats membres doivent rester fermes, unis et mobilisés.
Communiqué de presse
L’annonce, ce mercredi 8 août, de la désignation de M. Shadary Ramazani comme candidat du Front Commun pour le Congo (FCC) marque une étape importante vers les élections présidentielles du 23 décembre prochain. Néanmoins, cette étape ne constitue pas à elle seule la garantie que des élections inclusives, transparentes et crédibles seront organisées en fin d’année.
En effet, les mesures de décrispation, telles que prévues dans l’accord de la Saint Sylvestre, ne sont toujours pas pleinement mises en œuvre, en particulier, en ce qui concerne le respect des libertés fondamentales et des droits civils et politiques. Les manifestations publiques sont toujours interdites et la répression des opposants, militants, journalistes et voix dissidentes continue à travers des intimidations, harcèlements et détentions arbitraires.
Par ailleurs, le manque de confiance et de consensus autour de l’emploi de la machine à voter, ainsi que du fichier électoral soulèvent des inquiétudes importantes qui doivent rapidement trouver des réponses appropriées afin d’éviter tout risque de violences.
Enfin, la candidature de M. Shadary Ramazani, sanctionné par l’Union Européenne en mai 2017 pour avoir contribué à des violations graves des droits humains, constitue un signal inquiétant envoyé à la population congolaise et à la communauté internationale, quant au respect des droits fondamentaux dans le pays.
« L’Union Européenne et ses Etats membres doivent rester très attentifs et mobilisés vis-à-vis de la situation en RDC. La non-candidature du Président Joseph Kabila ne doit pas être une raison suffisante pour relâcher la pression : beaucoup reste à faire pour assurer au peuple congolais son droit d’élire ses représentants dans un climat apaisé et libre. L’ouverture de l’espace politique, le respect de la date du 23 décembre, la liberté pour la société civile d’assurer son rôle d’observation et de contrôle du processus électoral à chaque étape, doivent, entre autres, absolument être respectés.» souligne Brune Mercier, directrice d’EurAc.
L’Union Européenne et ses Etats membres, en étroite collaboration avec les Nations Unies, l’Union Africaine et les pays de la région ont un rôle primordial à jouer dans ce sens. EurAc appelle en particulier l’Union Européenne à :
- continuer d’exiger que le gouvernement congolais respecte pleinement les exigences énoncées dans l'accord de Cotonou ainsi que dans l'accord de la Saint Sylvestre afin de rétablir la confiance et d’éviter la violence en particulier en assurant :
- la gestion transparente et neutre du processus électoral par la CENI;
- la libération immédiate et inconditionnelle de tous les prisonniers d’opinion;
- la levée de l'interdiction des manifestations publiques pacifiques, ainsi que l’arrêt total et la condamnation de tout acte d'intimidation, arrestation et détention illégale d'opposants politiques, de défenseurs des droits de l'homme, de journalistes et de membres de la société civile.
- renforcer de manière substantielle le soutien financier aux acteurs de la société civile activement impliqués dans:
- l’observation et le contrôle du processus électoral;
- l’éducation civique et citoyenne, en particulier la promotion et la sensibilisation à la participation égale des femmes et des hommes;
- la prévention des conflits et des violences électorales et post-électorales;
- la protection des défenseurs des droits humains et des militants de la société civile ainsi que de la population en général.
Pour toute demande d’interview et/ou plus d'informations, veuillez contacter :
Brune Mercier – Directrice – EurAc
Bureau: +32 2 725 47 70 // brune.mercier@eurac-network.org