RD Congo : L'UE et ses États membres doivent mettre un terme à leur approche attentiste et agir maintenant de manière préventive et unie
Communiqué de presse
28 mai 2018
Alors que les États membres de l'UE s’apprêtent à discuter de la situation en République démocratique du Congo (RDC) aujourd’hui lors du Conseil des Affaires étrangères de l’Union Européenne, le Réseau européen pour l'Afrique Centrale (EurAc) souhaite exprimer sa profonde préoccupation quant à la crise des droits humains, sécuritaire et humanitaire qui prévaut dans ce pays et qui ne montre aucun signe d’amélioration et partager notre nouvelle note d’analyse « RD Congo : L'UE et ses États membres doivent mettre un terme à leur approche attentiste et agir maintenant de manière préventive et unie » (en version anglaise uniquement) qui détaillent plusieurs recommandations et pistes d’action concrètes afin que l'Union Européenne (UE) et ses Etats membres s’engagent plus fortement, plus concrètement et de manière unie en faveur de la paix, du respect des droits humains et du développement en RDC.
Contrairement à la rhétorique actuellement utilisée par plusieurs diplomates et décideurs européens, 7 mois avant les élections présidentielles en RDC, la situation est loin de s’améliorer : aucun signe positif qui pourrait amener à croire que des élections justes, transparentes et crédibles seront effectivement organisées en Décembre 2018 n’est actuellement visible. En effet, les "mesures de décrispation" prévues dans l'accord de la Saint-Sylvestre signé en décembre 2016 n’ont pas été mises en œuvre. Au contraire la répression brutale des voix dissidentes continue. Des mesures répressives et punitives, telles que les différentes réformes juridiques controversées en cours ou la fermeture de la maison Schengen à Kinshasa, sont prises par le régime mettant directement en péril les droits et libertés les plus fondamentaux de sa population. Ce sont donc des signes forts qui montrent que le régime n'a aucune volonté réelle de mettre un terme à la crise politique ni d'organiser des élections justes, crédibles et transparentes en décembre 2018.
« L'UE et ses Etats membres doivent mettre fin à la rhétorique positive actuelle qui loue les différentes avancées que le gouvernement congolais aurait effectuées ces derniers mois. L’UE doit se rendre à l’évidence que la situation est urgente, grave et préoccupante : l’UE et ses états membres doivent prendre rapidement des mesures concrètes, fortes et unies afin de prévenir une détérioration encore plus profonde de la crise politique, des droits humains, sécuritaire et humanitaire actuelle qui pourraient avoir des répercussions encore plus grandes sur la région toute entière », d’après Julie Capoulade, chargée de plaidoyer au sein d’EurAc.
En particulier, EurAc appelle l'UE et ses États membres à :
- Etendre les sanctions ciblées européennes (interdiction de voyager et gel des avoirs) à de nouveaux individus, hauts responsables des forces de sécurité, personnalités politiques et personnalités influentes, issus du cercle plus restreint du Président Kabila, responsables de violations graves des droits humains dans le pays et d’actes de violence au cours des manifestations du 31 décembre 2017, du 21 janvier et du 25 février 2018, et/ou responsables d’entraves au processus démocratique et à la recherche d’une solution consensuelle et pacifique de la crise;
- Employer des moyens supplémentaires de pression et déclencher les mécanismes de dialogue politique renforcé prévu à l'Article 8 de l'Accord de Cotonou en vue d'initier les consultations prévues à l'Article 96 du même accord ;
- Exiger que le gouvernement respecte pleinement les exigences de l'Accord de Cotonou et de l'Accord de la Saint-Sylvestre, et ainsi procède à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les prisonniers d'opinion (notamment les 4 militants de Filimbi détenus à Kinshasa depuis le 30 décembre 2017) et lève l'interdiction des manifestations publiques.
Pour toute demande d’interview et/ou plus d'informations, veuillez contacter :
Julie Capoulade - Chargée de communication et de plaidoyer - EurAc
Bureau : +32 2 725 47 70 // GSM : +32 499 81 01 77 // julie.capoulade@eurac-network.org