Nouveau rapport | Elections de 2023 en RDC : rectifier les erreurs du passé pour consolider la démocratie
Dans un peu plus d’une année, les congolaises et congolais seront appelés aux urnes A cet effet, le rapport “Elections de 2023 en RDC: rectifier les erreurs du passé pour consolider la démocratie” vise à établir un état des lieux de la situation pré-électorale en République Démocratique du Congo (RDC). Il examine les enjeux et défis par rapport au processus électoral en cours et propose des pistes d’actions pour l’Union européenne (UE) et ses États membres en vue de contribuer à la pacification du climat électoral, la mitigation de la potentialité de scrutin frauduleux et la prévention de violences post-électorale qui pourrait embraser toute la région des Grands Lacs.
Faisant un tour de la littérature disponible sur la situation socio-politique passée et actuelle en RDC, le rapport a été enrichi par des données collectées lors d’entretiens et dans les questionnaires conduits et réalisés auprès des parties prenantes, dont les confessions religieuses, la société civile, les acteurs politiques de l’opposition et de la majorité, l’organe de gestion des élections, quelques agences onusiennes ainsi que des missions diplomatiques accréditées en RDC.
Il ressort du rapport que les élections attendues pour fin 2023 s’insèrent dans un contexte politique et social caractérisé par le manque de consensus entre les parties prenantes, la démotivation des citoyens vis-à-vis du processus électoral, la fragilité du système partisan suite à la recomposition de la majorité parlementaire et bien d’autres constats. Plusieurs inquiétudes émergent également, notamment celle d’une volonté du pouvoir en place de contrôler l’organe électoral. Les batailles autour de la désignation des animateurs de la CENI étant un exemple éloquent à ce sujet. L’ensemble de ces questions et inquiétudes s’inscrivent dans un climat général d’insécurité à l’Est du pays, de la montée des clivages tribaux et des discours de haine, qui font craindre des épisodes de contestations post-électorales violents.
Le rapport s’interroge d’une part sur la capacité d’un tel contexte à affecter le bon déroulement des élections, justifier un report ou une exclusion de certaines régions à l’Est du pays ; ou encore justifier à l’avenir les perturbations des manifestations pacifiques ou des rassemblements de l’opposition durant la campagne électorale.
Le rapport analyse d’autre part dans quelle mesure les élections de 2023 peuvent marquer un pas décisif en rompant avec les erreurs du passé pour consolider la démocratie en RDC. À ce titre, il vise à mobiliser l’UE et ses États membres pour les amener à se positionner clairement sur le processus électoral en cours еn établissant des lignes rouges claires que le processus électoral ne doit pas franchir.
En parallèle, l’UE et ses États membres devraient maintenir ou amplifier un certain nombre de disposition telle que celles de:
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continuer à encourager les institutions politiques congolaises à respecter leurs obligations d’organiser des élections libres, transparentes, crédibles et apaisées ;
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adopter l’approche « Team Europe », en se coordonnant à l’avance sur le soutien financier au processus électoral, les acteurs clés, ainsi que leur réponse commune face aux différents scénarios possibles de l’évolution de la situation électorale avant, pendant et après les scrutins.
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renforcer leur soutien à la société civile congolaise dans son triple rôle crucial (1) d’éducation civique permanente ; (2) de défense des droits humains et des libertés publiques ; (3) de monitoring plus spécifique de la préparation des élections.